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Maurice MATIEU est né à Paris en 1934. Alors que, dès ses vingt ans, il entame une carrière prometteuse de mathématicien au Collège de France dans l’équipe de Francis Perrin, puis à la Faculté des Sciences de Jussieu, la guerre d’Algérie provoque une rupture dans son engagement professionnel qui l’amène à sortir de la stricte carrière universitaire. Sans renoncer à la discipline mathématique dont bien des traces se retrouveront dans la trame de ses tableaux, il fait le choix de la peinture dès 1959 et fait sa première exposition à la Galerie Maeght en 1965, Cinq peintres et un sculpteur, à laquelle Alain Badiou consacre un texte paru dans la revue Derrière le miroir (n° 150, éd. Maeght). Depuis cette date, il a fait de très nombreuses expositions personnelles et collectives, en France et à l’étranger, dont on trouve la liste sur ses sites Internet (www.la-ruche.fr/mauricematieu et www.mauricematieu.com). Parmi les expositions collectives qu’il a organisées, citons : Dissonances au Méjan (Arles, 1985) et 7 peintres irakiens à l’Institut du Monde Arabe (Paris, 2000). Acquises par nombre de collectionneurs privés en France et à l’étranger, ses œuvres figurent également dans des collections publiques (Musée de la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine à Paris et Musée d’Art Moderne de Céret).

Parallèlement à sa pratique picturale, Maurice Matieu a une importante activité éditoriale. En 1989, avec le philosophe Jean Borreil, il a créé « Regard sur le regard » au Collège International de Philosophie, rencontre entre philosophes et artistes plasticiens qui constitua par la suite une rubrique « Ateliers » de la revue du Collège, Le Cahier du Collège international de philosophie, devenue Rue Descartes, dans laquelle il publia les « Ateliers » de Jean Ipoustéguy, Eduardo Arroyo, Gilles Aillaud, Anselm Kieffer, Julio Le Parc, Daniel Buren, Guy de Rougemont, Valerio Adami, Takis, Hervé Télémaque.

Il est par ailleurs l’auteur de plusieurs livres en relation directe avec les enjeux de son travail pictural qui donnent des aperçus précieux sur sa méthode de travail caractérisée par l’intrication intime de la science, de l’art, de la littérature et de la politique au service d’une peinture qui pense et donne à penser « l’insupportable » et les intrigues du monde contemporain. On retiendra notamment : Voir Hélène en toute femme, réalisé en commun avec Barbara Cassin (Les Empêcheurs de tourner en rond, 2000), véritable mise en miroir de la figure féminine par les œuvres de Maurice Matieu et le texte de Barbara Cassin, La Banalité du massacre (Actes Sud, 2001), Posthume sur mesure (Actes Sud, 2007), Autobiographie par la forme (Actes Sud, 2009), La Candelária, Gaza et autres banalités (Actes Sud, 2011), J’appellerai mon fils insurrection. Assis, debout, avec Juliette Simont et François Boissonnet (Actes Sud, 2014)

Plusieurs écrivains et philosophes ont écrit sur sa peinture dans les catalogues de ses expositions ou des revues : Alain Badiou, Jean Borreil, Barbara Cassin, Stéphane Douailler, Abdelwahab Meddeb, Jacques Rancière, Philippe Sergeant, Juliette Simont, Mathias Tripp, Patrick Vauday, Pierre Verstraeten. Deux ouvrages lui ont été consacrés : Dissonances, de Jean Borreil (Actes Sud, 1983), Maurice Matieu. L’insoumission, de Philippe Sergeant (Actes Sud, 1995).

. Voir des reproductions de l'œuvre de Maurice Matieu: Un aperçu de l’ensemble de l’oeuvre sur le site : www.mauricematieu.com

. Lire une interview de Maurice Matieu : « Maurice Matieu : inventer un rapport entre peinture, mathématiques et politique ? », propos recueillis par Nicole Mathieu, Natures Sciences Sociétés 1/2008 (Vol. 16) , p. 52-56 URL : www.cairn.info/revue-natures-sciences-societes-2008-1-page-52.htm.

. Ecouter Maurice Matieu : France-Culture, émission « A voie nue », 12-15 décembre 1989. France-Culture, émission « Culture d’Islam » d’Abdelwahab Meddeb, « Les Arts de l’Islam », « Peindre l’espace soufi ? »